Hommage à Serigne Ousmane NDIAYE Jolof(1889–1973) : Un flambeau spirituel, lumière éternelle du Mouridisme

Hommage à Serigne Ousmane Ndiaye Djolof (1889–1973)
Un flambeau spirituel du Djolof, lumière éternelle du Mouridisme
En cette date hautement symbolique du 19 avril 2025 à Linguère, la communauté mouride, les dignes héritiers de la voie spirituelle tracée par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, ainsi que l’ensemble des fidèles du Djolof, s’inclinent pieusement à la mémoire de Serigne Ousmane Ndiaye Djolof, figure majestueuse de l’islam, dont le rappel à Dieu en 1973 marque une étape de lumière dans l’histoire spirituelle du Djolof.
Né autour de l’année 1889 à Linguère, au cœur du Djolof, Serigne Ousmane Ndiaye fut le fruit béni de l’union de Malao Ngouille Ndiaye et de Sokhna Ndiémé Lobé Guèye, femme vertueuse, originaire du village de Doundodji, dont la piété et la droiture sont encore chantées à travers les générations. Certains généalogistes avertis le rattachent avec fierté à l’illustre lignée des Ndiaye, souverains historiques du Djolof, garants d’un héritage noble et sacré.
Privé très tôt de la présence de son père, rappelé à Dieu dès son jeune âge, le jeune Ousmane fut confié, avec son frère Samba Ndiémé Ndiaye, à leur oncle Leyti Coumba Ndiaye qui assura leur éducation avec rigueur et amour. Leur oncle maternel, Serigne Saer Maty Dia, prit à cœur leur instruction religieuse et les orienta vers le daara de Serigne Mor Niang, au village natal de leur mère, pour y suivre les premières lettres du Livre Sacré.
Ayant bouclé avec succès la mémorisation du Saint Coran, Serigne Ousmane s’engagea dans une quête profonde du savoir religieux auprès de plusieurs maîtres renommés, dont Serigne Tawa Fall et Serigne Mapathé Sylla, ce dernier ayant joué un rôle fondamental dans son orientation spirituelle vers la voie du Mouridisme.
En 1909, mû par un ardent désir de dévotion, il se présenta à Thierno Ibra Faty Mbacké dans un geste d’abnégation rare : une corde nouée autour de la taille, armé d’une machette et d’une sagaie, symboles de sa disponibilité totale au service du Cheikh. Il lui déclara avec une ferveur inébranlable : « Je suis venu à vous me constituer parmi vos talibés. Je suis prêt à l’action, je n’attends que vos ordres, et je suis toujours décidé à vous suivre dans vos instructions et recommandations. »
Sous la bienveillance de Thierno Ibra Faty Mbacké, il fut formé dans la plus pure tradition mouride. Son engagement, sa discipline et son humilité exemplaires lui valurent de son maître ces mots inoubliables : « Serigne Ousmane Ndiaye Djolof, tu es un mouride sâdix (authentique, sincère). »
On rapporte que ce témoignage suscita admiration et parfois jalousie parmi des disciples plus anciens, tant la faveur de son maître était éclatante.
Infatigable artisan du Mouridisme, Serigne Ousmane Ndiaye Djolof joua un rôle majeur dans la fondation du village de Darou Mouhty, en 1912, haut lieu de spiritualité et de transmission confrérique, ainsi que dans la consolidation du foyer religieux de Ndamal Darou.
En 1918, il fut consacré Cheikh mouride par Thierno Birahim Mbacké, signe éclatant de son accomplissement spirituel. Il retourna alors au Djolof pour y diffuser la lumière de la voie mouride, guidant avec sagesse de nombreux disciples, dont El Hadji Abdou Ngouille Ndiaye — son premier disciple et grand-père de l’auteur de ce texte —, Sara Sokhna Ndiaye et Saër Rokhy Ndiaye, pour ne citer que ceux-là.
Ascète, mystique, homme de science et de silence, il fut à la fois savant et soufi : rigoureux dans l’observance, intransigeant dans l’éthique, mais infiniment doux et patient dans l’accompagnement spirituel. Il alliait contemplation et labeur, prière et effort, se distinguant aussi comme un travailleur agricole acharné, à l’image du modèle légué par Cheikh Ahmadou Bamba.
Après avoir éclairé son époque de sa sagesse et de sa piété, Serigne Ousmane Ndiaye Djolof s’éteignit à Linguère, en 1973, à l’âge vénérable de 84 ans. Il repose en paix à Darou Mouhty, auprès de son maître Thierno Ibrahima Mbacké, qui l’avait honoré de ces mots prophétiques :« Aussi loin ou aussi près que tu sois, tu seras éternellement à mes côtés. »
Son héritage spirituel, jalousement préservé, se perpétue à travers ses fils et successeurs, parmi lesquels :
Serigne Moustapha Ndiaye, son premier khalife,
Serigne Cheikh Awa Balla Ndiaye, actuel khalife,
Serigne Khadim Ndiaye Kabîr,
Serigne Badara Ndiaye,
Serigne Modou Kara Ndiaye
Serigne Mamadane Ndiaye
Ainsi que ses filles, dont Sokhna Mbéne Ndiaye, Sokhna Sofiétou, figures discrètes mais essentielles de la continuité spirituelle.
À travers eux, et bien au-delà, l’œuvre de Serigne Ousmane Ndiaye Djolof demeure vivante, irradiant dans les cœurs et les pratiques de milliers de fidèles, qui trouvent en lui une source d’inspiration inépuisable.

Ibrahima Saër Ndiaye
Conservateur du patrimoine
Disciple de Serigne Ousmane Ndiaye JOLOF

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