La récente visite officielle du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko en Côte d’Ivoire marque une étape importante dans le renforcement des relations bilatérales et de la coopération sous-régionale en Afrique de l’Ouest. Ce déplacement, hautement symbolique, dépasse le cadre protocolaire pour s’inscrire dans une vision stratégique du développement endogène, fondée sur une diplomatie active et solidaire entre États de la sous-région.
Une diplomatie de proximité en action
Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, économiques et sociaux communs, la diplomatie sous-régionale apparaît plus que jamais comme un levier essentiel pour l’intégration et la stabilité. En choisissant la Côte d’Ivoire pour l’une de ses premières visites à l’étranger, Ousmane Sonko envoie un message fort : celui de la priorité accordée à l’espace CEDEAO comme socle d’une coopération efficace et mutuellement bénéfique.
La coopération Sud-Sud, pilier du développement endogène
Le développement endogène, centré sur les ressources, les compétences et les priorités locales, ne peut s’épanouir sans un ancrage régional solide. Les échanges entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux puissances économiques de l’Afrique de l’Ouest, doivent favoriser le transfert de technologies, la mobilité des compétences, la transformation locale des matières premières et l’harmonisation des politiques économiques.
Des perspectives concrètes de coopération
Lors de cette visite, plusieurs axes de coopération ont été abordés : sécurité régionale, souveraineté alimentaire, énergies renouvelables, éducation, et jeunesse. Ces domaines représentent des enjeux communs sur lesquels la mutualisation des efforts peut produire des résultats durables. La volonté affichée de renforcer les liaisons économiques (infrastructures, commerce, investissements croisés) montre également que la diplomatie n’est plus un simple outil de représentation, mais un moteur d’actions concrètes.
Conclusion : une nouvelle ère de diplomatie pragmatique
La visite de Sonko s’inscrit dans une dynamique nouvelle où les États africains entendent prendre en main leur destin, en s’appuyant sur des partenariats fondés sur la solidarité, la complémentarité et la souveraineté. À travers la diplomatie sous-régionale, c’est l’ambition d’un développement endogène, inclusif et résilient qui se dessine, porté par une jeunesse exigeante et une opinion publique de plus en plus engagée.
Cheikh Mbacke Faye consultant en Communication diplomatique et relations internationales.